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(photo Charles Thomas)

 

 

« Un livre sidérant ! D’infinies délicatesses se mêlent à la foudre dans ces pages d’une grande audace stylistique. La lecture de Paysages avec fantômes est une expérience rare. » (Le torchon littéraire) 

  Cessez donc de vous assoupir devant la télévision, renoncez même à gagner votre vie, lisez plutôt les livres de Jean-François Le Bévillon !

      Le plus facile à trouver est intitulé :

   Morceaux pour les cochons    

On peut se le procurer sur le site Internet des éditions Le Manuscrit, à l'adresse suivante :

 manuscrit.com/morceauxpourlescochons

Extrait : D’après des spécialistes, chacun de nous aurait à peu près 20 millions d’ancêtres. Comment dans ces conditions échapper au sentiment d’épuisement ? (Et certains parlent de devoir de mémoire.) Il n’y a plus rien à voir, en tout cas rien ne retient plus nos regards, et personne n’habite plus là. Ce que nous voulons c’est l’oubli. Je crois me souvenir du regard de Mastroianni dans un film d’Antonioni (La nuit). Pour émerger d’un mauvais sommeil il sort prendre l’air sur le balcon de son appartement d’où il aperçoit, derrière l’une des nombreuses fenêtres d’un immeuble proche, la silhouette brouillée d’un homme. Perplexité — surprise indicible — effarement. Il n’en revient pas. Il ne sait que faire de cet humain qui est l’étrangeté absolue, qui est incompréhensible, inconcevable. — IL NE SAIT QU’EN FAIRE.

 

Le livre portant le beau titre de

Paysages avec fantômes

sera, quant à lui, un peu plus difficile à dénicher car l'auteur n'en possède plus qu'un ou deux exemplaires au fond d'un carton couvert de poussière*.

Extrait : Il n’est plus question que de sécurité, d’ordre et d’autorité, et moi je veux une glace à la vanille. / Mon cousin Cédric m’a écrit de Colombie : BAMM BAMM BOUM ! / Les professionnels sont des pompes à merde, écrit pour sa part Francis Picabia dans Jésus-Christ Rastaquouère. / Nous ne voulons plus d'histoires, plus de personnages, nous voulons des trous, des clairières, des paysages et des fantômes.

 

* Malgré un tirage record et plusieurs rééditions dans les mois suivants, qui ne suffirent pas à éviter les émeutes chez de nombreux libraires, le livre a fini épuisé. 

(Tout bien réfléchi, on fera peut-être mieux d’acheter les livres de Jean-Christophe Bailly.)

 

 Il y a encore une semaine, on ne comptait pas moins de deux sites entièrement dédiés à la présentation des œuvres complètes de Raphaël Zajtmann :

www.pourquoi-je-suis-si-malin-malin.com  

et

www.pensées-pour-moi-même-leçons-pour-l'humanité.com

(Mais ils ont été récemment recouverts par les eaux, conséquence aussi insolite que dramatique du réchauffement climatique qui, nous osons l’espérer, vous incitera enfin à réagir.)

 

Sur le site www.perte-de-temps.com se trouve illustré un fameux poème de Baudelaire  (L'horloge ).

 

Sur le site www.chambre5.com on pourra bientôt voir les images de cinq photographes de rue, et lire quelques textes de JFLB sur l'un d'entre eux, le trop méconnu 

Charles Thomas 

Extrait : Violemment tendre, il aimait les individus à la folie, voulait leur sauter au cou et les couvrir de baisers, mais n’avait aucun goût pour l’espèce humaine dans son ensemble. À quoi bon vivre, s’il faut travailler ? Sa solitude était grande, profonde sa tristesse, mais il était sans amertume. Il ne voulait rien que le superflu, sans le nécessaire. Toutes les créatures sont inutiles, leurs amours ressemblent à la fonte des neiges au printemps. Je crois que je deviendrai un vieillard alcoolique et doux et peut-être sage, bien que je ne sois pour l’instant qu’un garnement. Je n’aurai pas d’enfant mais je ferai monter chez moi les enfants des rues. Je leur apprendrai à lire avec Arthur Cravan, on écoutera Sun Râ et on jouera au billard, dit-il un jour.

 

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